L’histoire commence durant l’année 1964 où un jeune couple vivait à Paris comme de tout temps pour y faire carrière.
Le futur passionné que nous appellerons Morris ( mais qui s’appelle Serge ) et son épouse Mercedes ( mais qui s’appelle Mireille ) possèdent une Renault 8, achetée récemment en « occasion neuve » mais qui faisait suite à une longue lignée de 4 CV, Dauphine, Ondine, R8 ……….. Bref ! que des Renault quoi ………….
Pour les congés d’été ils décidèrent de partir en vacances sur l’ile de beauté en famille avec leur fils de 3 mois, que nous appellerons Morgan ( mais qui s’appelle Eric ).
Ce fut tout un périple en ce mois de Juin pour se rendre jusqu’à Marseille pour y prendre le ferry avant 16 heures.
Car sur la nationale 7, maintenant mythique, la R8 bien chargée eut une 1ère panne, il fallait qu’elle soit réparée au plus vite afin de ne pas rater le ferry pour faire la traversée.
Sur la route pour arriver jusqu’à Marseille, lors des départs en vacances la nationale 7 était comme on se l’imagine très encombrée.
Les actuelles rocades n’existant pas, il fallait traverser les villes et villages. Justement lors d’une traversée d’une de ces villes notre équipage ne pouvait pas repartir en côte de part son chargement et surtout du problème mécanique…un policier faisant la circulation à un carrefour dut les aider et pousser lui-même ……… après les avoir arrêté pour la circulation!
Morris enfin put trouver un garage à Montélimar et surtout passer en priorité avant les 5 ou 6 voitures qui attendaient déjà à 8 heures du matin, en expliquant sa situation avec un enfant en bas âge et le délai très serré pour rejoindre « le vieux Port ».
Tous les clients de ce matin là acceptèrent tout de suite de céder leur tour avec gentillesse et cet accent délicieux qui faisait déjà penser aux vacances ……. Oh ! les pôvres, avèque le petit
Il s’agissait de changer la pompe à eau mais, en ce temps là, la pompe à eau de R8 était largement distribuée et le problème bien connu des Renault de France et de Navarre.
Notre petite famille put ainsi arriver à bon port et prendre le ferry juste à temps pour passer de bonnes vacances en Corse……… enfin peut-être ?
Car une autre panne survint ……… en faisant une marche arrière sur la plage, un boulon de la couronne du pont arrière cassa et passa à travers le carter, provoquant une fuite de toute l’huile de la « boite-pont ».
Morris, ne pas confondre avec Crésus, décida de faire la réparation lui-même et dans le camping, en passant plusieurs jours pour démonter le moteur de son R8 afin d’en changer les pièces défectueuses, tout cela en plein air et aux yeux de tous !
Des touristes Allemands et Hollandais du camping qui revenaient de la plage étaient médusés de voir notre Morris en garagiste improvisé et ils se prêtèrent volontiers au jeu pour soulever la caisse et extraire le bloc moteur.
C’est qu’il fallait regagner la capitale avec la monture à la fin des vacances, ce qui fut chose faite contre le sacrifice de quelques après-midi à la plage.
Quelques années passèrent, nous voici maintenant au début des années 70, Morris et Mercedes sont toujours dans le rythme de la vie active en région parisienne et ont eu le temps de troquer leur R8 contre une R8 Major neuve qui accuse maintenant 180.000 Km.
Notre couple pense à changer de voiture, et justement une fin de semaine, une grande Succursale automobile de la Place de la Nation faisait une offre de reprise pour l’achat de véhicules d’occasions récents et sélectionnés. Morris s’y rendit et on lui proposa une belle Citroën DS, une DSpécial, il pouvait même la garder tout le WE pour l’essayer, il y avait juste à faire un chèque de caution …….
Il repartit donc avec et, en famille, ils en profitent pour aller à la campagne avec cette nouvelle auto. A première vue cette Citroën était bien plus spacieuse et confortable. Morris en profita pour regarder de plus près la mécanique et surtout les dessous de l’auto. ( Morris a toujours eu un faible pour les dessous des DS )
Et là sa déception fut grande lorsqu’il inspecta les soubassements.
La Citroën était très abimée avec de la corrosion perforante et surtout des chocs.
Il ne pouvait pas garder cette DS !
Dès le lundi matin à l’ouverture de la succursale, il rapporta l’auto en disant qu’elle ne lui convenait pas ! Mais on lui signala que son chèque de caution s’était transformer en chèque d’acompte pour l’achat de l’auto et était déjà parti à la compta pour encaissement!
Morris refusa de signer le bon de commande, reprit sa R8 et se rendit à son travail ou il parla de cette situation très embarrassante à un collègue qui s’occupait des litiges financiers.
Celui-ci conseilla d’y retourner en essayant de voir s’il n’y avait pas un arrangement avec un autre modèle que le garage pourrait lui proposer.
Morris se rendit de nouveau à cette succursale et bien sûr on lui proposa une DS Pallas puis une Injection ……. Que des voitures que notre Morris ne pouvait pas s’offrir.
Le manège dura 3 semaines et, de guerre lasse, le garage lui proposa une Peugeot 504 Berline Injection 10 CV, Intérieur cuir noir, avec 24.000 Km au compteur, bien plus moderne et surtout silencieuse que la DS.
C’était, aux dires du vendeur, la voiture d’une dame très soigneuse et, de fait, elle avait très bel aspect et sentait bon ( la voiture bien sûr, mais la dame, surement aussi).
Il accepta et acheta l’auto en négociant un prix ………. sans garantie.
Il n’eu pas de problème particulier avec cette auto excepté que, 1 semaine après l’avoir achetée, passant devant un véhicule de la gendarmerie qui proposait un contrôle de la pollution notre Morris se dit « voilà une belle opportunité » et se rangea dans la file d’attente.
Son tour arrivé le gendarme brancha ses appareils et …………… signala à Morris que le véhicule polluait très fort et que si cela n’avait pas été une présentation « spontanée » le PV était de rigueur et sans doute, pour une Injection, une belle facture de réparation.
Tout penaud notre Morris rentra à la maison et, chemin faisant, se dit qu’il était surement un bon mécano mais que, coté « acheteur », il n’était pas à la hauteur ………………
Mercédes, de son coté, apprenant la nouvelle, apporta un soutient total ( et même plus car il y avait affinité) à son Morris de mari si dépité.
Mais quand même se disait Morris cette 504 a l’air comme neuve et donc, le lendemain il s’en alla acheter la fameuse R.T.A. que tout esprit curieux se doit de posséder.
Cette revue devint son véritable livre de chevet dans les jours qui suivirent, au grand désespoir de Mercédes qui trouva que ………….. bref, ça devenait trop envahissant.
Mais ! ……….. mais !, de lecture en relecture, au détour d’une page, la 37, un petit ‘ NOTA’ attira enfin l’attention de notre Morris, on y parlait d’une rondelle à enlever à la vérification des 1000 Km ….. bof ! …Impossible !, la voiture à 24.000 …… ça serait trop beau ! ……
Notre Morris s’en alla au lit, mais l’esprit ailleurs, il trouva qu’une simple rondelle pouvait empêcher de dormir et, n’y tenant plus, dévala l’escalier à 11 h du soir la RTA d’une main et la lampe électrique de l’autre, marcha rapidement, le mot est un peu faible, jusqu’au parking, ouvrit enfin le capot et ………. Elle était là !
La suite fut toute simple et rassurante et cette 504 fit rouler des jours heureux à nos Morris, Mercédes et autre Morgan durant 190.000 Km avant de laisser la place à 2 autres 504 TI , puis à Coupé et Cabriolet 504.
Et c’est ainsi que Morris resta très fidèle à la marque et surtout a ce type 504 dont il créa, dans une autre vie associative, une Association, aujourd’hui disparue, pour toutes les versions Coupés et Cabriolets.
Toute ressemblance avec des personnes réelles ou des situations existantes ou déjà vécues n’est pas une pure coïncidence…ce récit est entièrement basé sur des faits réels, et sur une très bonne idée de bdidon.obdidon ( que nous appelons Laurent ) avec la totale complicité de Morris et Mercédes ( qui vous font la bise à tous, bien contents depuis qu’ils sont Arpaïllés ).
bdidon.obdidon
Nota : Quel bel hommage que celui-ci rendu dans cet article de bdidon.obdidon au plus grand des passionnés de la 504 que certains auront bien reconnu sous les traits de Morris. Salutations et remerciements à toi pour ce que tu as su apporter à tous les passionnés du modèle. Le Président de l’ARPA